dimanche 23 octobre 2011

Diane ARBUS

Vous n'échapperez pas à l'image de ces deux jumelles (semblables et très différentes dans le regard en même temps) qui depuis quarante ans est l'un des symboles (politiquement correct !) de l'oeuvre de Diane ARBUS.
Tous les journaux et magazines annoncent l'exposition au Musée du Jeu de Paume à Paris jusqu'au 5 février 2012. Un évènement et une découverte pour beaucoup.
Pour ma part, voilà exactement 36 ans que je feuillette ce livre qui m'a souvent interrogé sur le sens à donner à la photographie. Ce livre, publié au Chêne en 1973 est la réplique américaine de celui publié chez Aperture l'année précédente.
Ce portrait de Diane ARBUS est peu divulgué. Il est l'oeuvre de John R. Gossage (1946) dont la passion était de photographier ses amis. Ce portrait a été publié dans la revue suisse Caméra (août 1970). Le moins qu'on puisse dire, c'est que la photographe ne respire pas la joie de vivre. Elle se suicidera l'année suivante.

Diane ARBUS (1923-1971) a bénéficié d'une bourse pour réaliser un travail sur les rites sociaux de la société américaine. Elle fit ses prises de vue à New-York et ses alentours.
Elle était fascinée par les personnages hors normes : géants et nains, travestis, marginaux, handicapés, exclus de toutes sortes... Ce qui me frappe, c'est sa force de conviction pour obtenir l'accord de ses modèles. Il se dégage une énorme étrangeté de ces portraits documentaires très introspectifs.
Elle choisit le format 6 x 6 pour être au plus proche de la réalité (absence de grain).
J'aime beaucoup le texte de John Szarkowski (alors conservateur au MAM de New York) qui la présente dans ce premier livre : "Ses photos concernent des réalités privées plutôt que sociales, leur cohérence est plus psychologique que visuelle, elles s'intéressent à l'aspect originel et mythique plus qu'à l'anecdotique et au temporel. Son véritable sujet n'est rien moins que la vie intérieure unique propre à chaque être qu'elle photographiait".

Ci-dessous une des photographies les plus connues de Diane ARBUS :
Je me suis toujours figuré qu'elle était le résultat d'une rencontre. Or, je viens de découvrir cette planche-contact qui me laisse pantois.
Cette photographie est-elle la première ou la quatrième de la planche (le numéro est illisible)? Quoi qu'il en soit, en fonction des autres images, on peut penser à une mise en scène car ce garçonnet n'est pas aussi étrange qu'il paraît sur la photo choisie. Est-ce important de le savoir ?
Pour les provinciaux qui n'auront pas l'opportunité d'aller au Jeu de Paume, il y a la possibilité de feuilleter un album sur le site suivant http://diane-arbus-photography.com/

vendredi 21 octobre 2011

Le CIRQUE EDUCATIF, anniversaires et 2012...

En 2010, le CIRQUE EDUCATIF a fêté ses 35 années.
L'occasion pour l'association de publier un petit album pour marquer le coup. 
Ce livret de 24 pages (format 22 x 22 cm) est encore disponible (il en resterait 5 exemplaires).
Il a été réalisé à partir de mes photos prises à Sin le Noble, en mars 2010.
En 2011, pour les 30 ans du cirque à Reims, voici un nouvel album de 24 pages, lui aussi. Tiré à 50 ex., il sera disponible à la fin du mois. Ce sont quatre photographes présents à Reims qui ont réalisé les images : Jean-Pierre Perron, Christian Hamel, Didier Houisse et Thérèse Delesalle.
Vous pouvez vous procurer ces ouvrages auprès de l'association :
Association Cirque Educatif, 203 avenue des alizés, 59500 DOUAI
Prix unitaire 12 € + 4 € de port.

Mais pour le Cirque Educatif, c'est la saison 2012 qui se prépare activement.
Après De rue en piste..., On connaît la musique !, voici l'annonce de Eh bien, dansez maintenant !
M. et Mme Loyal (Hugues Hotier et Christiane Madoux) vont à nouveau mener le bal.
Eh bien, dansez maintenant ! nous présentera
-la troupe de Changzhi (antipodisme et diabolos)
-Aydyn Israfilov (avec son macaque, mais aussi ânes et chiens)
-Alexandra (équilibres sur piédestal)
-la famille Saabel (chiens de traîneaux et haute école)
-Xixi Xu et Shake Niu (pas de deux acrobatique)
-Jenny et Alan Di Lello (clowns)
-La Salima (cercle aérien)
-et Totti, pour mettre de l'ambiance ! 
Un très beau programme du 8 au 30 janvier à Reims et du 9 février au 7 mars 2012 à Sin le Noble.

lundi 17 octobre 2011

Fabio MARINO, photographe

Il suffit d'une signature au bas d'une photo pour partir à la découverte d'un auteur.
C'est ce qui s'est passé avec Fabio MARINO dont les photos servent la communication du 13e Festival de Citta di Latina (voir le site Burguscircus).
Sur son site www.fabiomarino.it, on voit que ce photographe s'intéresse aux spectacles vivants (cirque, théâtre, danse, chant). Il ne néglige pas non plus les prises de vues de coulisses. Il lui arrive de décolorer ses images (noir et blanc ou légères nuances bleutées). Globalement, un bon travail (bien sûr) de documentation et d'ambiance.
Ces quelques photos illustreront mon propos. Vous reconnaîtrez au moins Stefano Orfei, Boul, Redi Montico et Carmen Zander.







Plus on approfondit la recherche, plus on s'aperçoit qu'il existe, dans tous les pays, de grandes compétences qui restent ignorées au-delà de leurs frontières... parce qu'il n'y a pas d'édition.

dimanche 9 octobre 2011

Roland BOUËXEL, photographe

Je travaille actuellement à l'édition de ce nouveau livre de Roland BOUËXEL qui paraîtra fin novembre.
Ce recueil de 232 pages contiendra 200 photographies qui viendront compléter l'ouvrage publié en 1991 par L'AVENTURE CARTO déjà (AU PAYS DU FAOUET/E BRO AR FAOUED). Ici, le champ des prises de vues est élargi : un cercle d'une vingtaine de kilomètres de rayon dont Le Faouët serait le centre (Lanvénégen, Priziac, Langonnet, Plouay, Guiscriff, Roudouallec).
Portraits de rencontre, personnages atypiques, intérieurs encore traditionnels constituent une galerie souvent étonnante pour des portraits datant seulement d'une vingtaine d'années.
Né en 1955, Roland BOUËXEL est postier depuis l'âge de 19 ans. Il a commencé très tôt un travail de collectage de récits, anecdotes et chants de la région du Faouët. Il tire le portrait de ses informateurs et pratique la photographie comme complément de ses recherches. Collectionneur passionné, il emmagasine d'innombrables trouvailles en images.
La publication de ce livre est une manière de rendre à ses "modèles" leur image et souvent, hélas, leur mémoire.

Notez bien ceci : L'AVENTURE CARTO n'étant pas intéressée par la gestion commerciale d'un livre a choisi de le tirer à 300 exemplaires seulement et de le mettre en vente en un seul lieu du Faouët uniquement (par comparaison, un livre semblable que j'ai réalisé sur BUBRY, a été vendu de cette façon et s'est retrouvé épuisé en deux mois, ce qui rend simple l'édition et sa comptabilité). Le livre de Roland sera accessible aux internautes qui seraient intéressés : prendre contact avec moi, yvon.kervinio@orange.fr
PORTRAITS DU PAYS de Roland BOUËXEL : format A5 à l'italienne, 232 pages, 200 photos noir et blanc. Prix sur place ou par correspondance 29,50 €. Il sera fabriqué par MATISSEO.

Epuisé.

LIVRE-ALBUM de photos

Reçue ce matin la pub de Smartphoto (ex-Extrafilm). C'est un peu la devise de Kodak : "Push the button, we do the rest". Jean-Christophe Bréchet, de Réponses Photo, appelle Attila ce type de logiciel qui met en page sans s'occuper du contenu !
Vous avez bien compris qu'un livre, c'est un produit réfléchi ! 
On parle quand même de près de 2,5 millions de livres-albums photo (dans le monde, je suppose) en un an. C'est dire l'engouement.

Pour ceux qui n'auraient pas encore eu la curiosité de consulter le site de MATISSEO.COM, voici le prix de revient des livres proposés par cette entreprise grenobloise.
J'ai pris un 80 pages, tiré à 10 ex. comme point de comparaison (un gros tirage n'apporte pas une réduction conséquente). Il faut y ajouter les frais de port.
1) Les livres à couverture souple
 -22 x 22 cm : 23 €
 -21 x 29 cm : 26 €
2) Les livres à couverture rigide
 -23 x 23 cm : 82 € Prestige
 -29 x 22 cm : 70 € Prestige
 -30 x 30 cm : 92 € Pearl
 -40 x 30 cm : 105 € Pearl
Les livres Prestige et Pearl n'ont plus de jaquette mais une couverture imprimée pelliculée.
Les pages du livre Pearl sont pelliculées. L'effet est magnifique.

Comme je l'ai écrit dans l'article précédent, la commercialisation est impossible, à ce prix de revient-là, en librairie.
Je répète que tous les fournisseurs livres-albums réalisent des produits d'excellente qualité.

Maintenant, dans ce cas de figure, il faut trouver 9 "clients" pour le livre qu'on a concocté avec passion...




samedi 8 octobre 2011

L'ALBUM PHOTO n'est pas un LIVRE !

Vous savez que c'est mon cheval de bataille : rien ne vaut l'image imprimée pour conserver une photographie "dans l'éternité". Nous prenons, avec nos matériels numériques une telle quantité de photos qu'il vaut mieux publier, même à quelques exemplaires, les images qu'on aime et ne pas trop attendre. Même sous la forme d'un album réservé à son entourage immédiat.
L'édition m"intéresse tant que j'essaie de me procurer les albums qu'éditent mes amis photographes (ceux du cirque notamment - actuellement) pour pouvoir comparer les produits et connaître/apprécier leurs travaux.
Je fais confiance à MATISSEO.COM depuis plusieurs années. Je connais bien toutes les possibilités qu'ils offrent et les apprécie. Certains collègues photographes ont fait d'autres choix de fabricants. Une observation s'impose d'emblée : tous les fournisseurs de ce qu'on appelle le livre photo numérique font un très bon travail dans l'impression des images (ils utilisent souvent le même matériel !). Les différences viennent des finitions, parfois des formats. Une seule constante : ce n'est pas donné ! Mais selon l'intérêt qu'on y accorde, c'est abordable mais difficilement commercialisable en librairie.
En titre, j'ai indiqué que l'album photo n'est pas un livre. En effet, les amis qui réalisent leur album n'ont pas forcément "le sens du livre" qui demande une mise en page (correspondances entre les images, des blancs pour produire une respiration, des légendes-même minimes-qui renseigneront les lecteurs futurs...). Si un texte de présentation n'est pas forcément nécessaire, il peut fournir des indices sur l'auteur, sa démarche ou le sujet représenté.
L'album, a contrario, accumule souvent les photographies, l'auteur ayant à coeur d'en mettre le plus possible, sans forcément penser à un souci de clarté de mise en page, de rythme et donc de lisibilité. La profusion peut noyer l'essentiel. Cela dit, je préfère mille fois trouver un album (même pas très bien construit) plutôt que rien.
Les trois derniers albums acquis sont l'oeuvre de :
-Bernard AGION : AMAR, souvenir (Bordeaux 2011), A4 à l'italienne, par PHOTOBOX. La reliure est unie, non imprimée, le titre étant visible grâce à une fenêtre (à bien ajuster !). On peut l'ouvrir pratiquement à 180°. Bel effet satiné sur papier brillant. Remarques : Quand on a des photos sombres, il me semble préférable de choisir une marge blanche au lieu d'une marge noire, à moins de pouvoir mettre un filet clair autour des photos. Je crois qu'il faut éviter aussi de multiplier les différentes mises en page proposées par le logiciel, notamment celles où les photos se chevauchent... Ces observations concernent aussi d'autres albums reçus antérieurement. Trois mises en page différentes des photos me semblent être le maximum pour un livre.
-Pierre GAUTIER : ALBACETE 2010 par Apple.com pour les possesseurs de Mac. A4 à l'italienne. Bel effet satiné de l'encre sur du papier mat. Agréable rendu des couleurs. L'ami Pierre a fait fort : plus de 200 photos sur 54 pages ! Bon choix de marges blanches.
-Thierry BISSAT : KNIE 2010 par IFOLOR.CH (Thierry est Suisse). Format carré 27,5 x 27,5 cm. Technique particulière : les feuilles imprimées contrecollées entre elles permettent d'ouvrir l'album à 180° (double page sans doute envisageable). Avec l'épaisseur des feuilles, l'effet album est très marqué mais le papier mat a un rendu particulièrement agréable. Thierry a su ne pas mettre trop d'images. Celles-ci sont entourées d'un filet jaune qui les délimite bien sur fond noir. Un superbe volume.

En résumé : et si vous pensiez livre ?
A votre écoute pour échanges de points de vue et d'expériences.