mardi 3 septembre 2013

HOMMAGES à François Le Nouën et au Musicolo Jean-Claude Pérochon

C'est toujours difficile de parler de la disparition de personnes que l'on apprécie.
On est toujours tenté d'en rajouter alors qu'on ne les connaît (peut-être) pas beaucoup. Pas suffisamment en tout cas pour employer des mots très forts et définitifs. Car chacun a sa part d'ombre !
On peut aussi distribuer des condoléances faciles à la famille. C'est civil et c'est nécessaire pour que tout reste dans l'ordre.
Soyons clairs, la mort des personnes que nous connaissons nous affecte par rapport à l'image que nous avons de la nôtre. Surtout quand nous avons à peu près le même âge que la personne décédée.
Cela dit, c'est l'oubli irrémédiable qui s'installe qui me paraît le plus effrayant. Et c'est inéluctable.
C'est pour cette raison que ce message qui restera sur la toile des années et des années (peut-être) participera à la survie de ces deux personnes que j'ai eu l'occasion de fréquenter dans mes activités de photographe de cirque. Je ne suis sans doute pas le mieux placé pour parler d'eux, mais j'apporte quelques mots impérissables (!) à l'entretien de leur mémoire.

François LE NOUËN avait 31 ans lors de son décès en juin. 
Je l'ai vu clown en gala avec Olli, mais aussi jongleur, équilibriste sur échelle et même Monsieur Loyal sous le chapiteau Amar (Falck) en 2008. Formé à l'école de Châtellerault, je crois, il a surtout vécu de son métier dans les animations lors de croisières.
J'ai l'impression qu'en dehors de Joannès qui a signalé sa disparition, celle-ci n'a pas été relatée sur nos médias circophiles. Il est vrai que François n'avait pas exagérément exercé son activité sur notre sol.
Nous avions trouvé l'occasion de bavarder lors d'un déjeuner dans un bistrot du port de Brest où se trouvait Amar. C'était, à ce qu'il me parut, un garçon réservé, peut-être même un peu timide (ou intimidé !). Il aimait son travail... mais comment en aurait-il pu être autrement ?
J'avais déjà publié l'image ci-dessous (en couleur) dans Portraits de Cirque 2.
Je n'ai pas manqué de confirmer mon hommage dans Circassie 3.
François Le Nouën

PERO (Jean-Claude PEROCHON) formait avec Kiki (Marie-Christine), sa femme, le duo MUSICOLOS depuis 1970. Passionné par tout ce qui touche le cirque, Péro s'était intéressé à mon travail de photographie et d'édition dès que je m'y étais lancé. Et bien sûr, j'avais été curieux de ce qu'ils étaient, eux aussi. Les circophiles trouveront dans le n°4 du Cirque de A à Z le texte que j'y avais écrit en 1995 sur ses débuts artistiques. 
Nous ne nous sommes rencontrés que quatre ou cinq fois (dont une belle soirée à la maison de Quistinic où j'habitais alors), mais nous avons tout le temps gardé le contact et je regrette d'avoir plusieurs fois retardé ma promesse de descendre jusqu'à Olonne/mer. Depuis sa maladie, Péro se savait en sursis : je me faisais pardonner en lui adressant un livre de temps en temps. Ce qui le faisait écrire :"Après tout, si tu ne viens pas, continue à m'envoyer des livres..."
Péro avait l'écriture facile, comme la parole. Très charmeur et élégant. Une personnalité d'emblée attachante.
Si les Musicolos ont vécu l'expérience des tournées de cirque (Amar - Rech et Medrano notamment) qui seules permettent de comprendre le monde circassien et peut-être une forme de reconnaissance, j'ai l'impression que Pero et Kiki étaient vraiment aux anges dans l'animation des fêtes.
 Pero, dans sa loge, après le spectacle à la Fête des Menhirs à Languidic - 1992








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