samedi 23 août 2014

Les animaux de Karen KNORR et ceux d'Eric PILLOT

Pour une fois, je vais associer deux photographes qui paraissent pourtant aux antipodes.

Karen KNORR (1954) place des animaux (sauvages pour la plupart) dans des lieux chargés d'histoire (musées, châteaux, palais magnifiques) comme une sorte de transgression par la présence des animaux dans ces espaces qui leur sont en principe interdits. Ces animaux ne sont pas réels, ils sont soit naturalisés, soit parfaitement rajoutés en technique numérique. Cette confrontation est sensée interroger le spectateur. Même si ce n'est pas le cas, on peut se laisser entraîner dans ce monde irréel, plutôt vide mais étonnamment superbe. Deux séries sont à découvrir : Fables dans des lieux européens et India Song dans les palais des maharajas.








Le site de Karen KNORR reproduit généreusement son travail :
karenknorr.com

Eric PILLOT a obtenu en 2012 le prix HSBC qui l'a vraiment fait connaître à un large public.
Il s'intéresse aux architectures zoologiques et aux êtres qu'elles abritent. Il s'agit donc d'animaux présentés au public dans les zoos où nous espérons qu'ils sont bien traités et bien nourris. De fait, les images emplies de douceur nous incitent à le penser même si une impression de solitude, voire de mélancolie domine souvent. Là aussi, on imagine que le spectateur de ces photos s'interrogera pour se demander si ces installations qui abritent les animaux ne constituent pas l'équivalent de notre propre environnement, si ces animaux ne sont pas nos doubles.
Quoi qu'il en soit, la série In situ nous interpelle souvent par ses cadrages (du 24x36 recadré en carré).








 Pour mieux connaître l'oeuvre d'Eric PILLOT :
ericpillot.com

Ces deux artistes plasticiens ne font pas de l'illustration. Leurs oeuvres sont vendues sur le marché de l'art.

vendredi 22 août 2014

Yvon KERVINIO : SAINT-NICODEME en PLUMELIAU, un ange au pardon

J'ai, depuis plusieurs mois, le désir de publier sous forme d'albums mes archives argentiques des années 70 et 80. J'ai déjà sorti un QUELVEN, images du Pardon. Pour ceux qui ne connaissent pas les coutumes religieuses qui ont perduré en Bretagne, le Pardon est une cérémonie religieuse (messe et procession des bannières) suivie d'une fête profane (de la kermesse à la fête foraine).
Sollicité par un ami sur celui de SAINT-NICODEME (Pluméliau, Morbihan), voici les images que j'ai prises en 1978, 1979, 1981 et 1991.
Ce Pardon, comme celui de Quelven, a la particularité de voir un ange descendre du clocher pour allumer symboliquement un feu de joie (purificateur). 


Ces albums ont un intérêt régional, avant tout. En effet, ces photos ont déjà plus de 30 ans. Ce peut être un plaisir de retrouver des visages connus. C'est une petite édition qui intéressera les passionnés d'iconographie locale.
En plus de l'ange (ils ne sont plus si nombreux à apparaître !), j'ai trouvé, à l'époque, tout à fait délicieux de partager un pot-au-feu traditionnel (excellent) dans une convivialité naturelle.










L'album, de format 22 x 22 cm, contient 76 pages et autant de photographies.
Pour le commander, chèque de 26 € à adresser à L'AVENTURE CARTO, 13 rue du château de la garenne, 56410 ETEL (06 89 75 02 22).
On peut le feuilleter sur demande à laventure.carto@laposte.net.

jeudi 14 août 2014

Les couples de PHOTOGRAPHER HAL

Comme son nom ne l'indique pas, ce photographe qui a choisi de s'appeler Photographer HAL est Japonais.
Il avait déjà fait parler de lui par une série de couples enchevêtrés dans leur baignoire (série Couple Jam).





Le point de vue photographique (plongée) crée des postures et des lignes inhabituelles qui ne peuvent qu'étonner.
Son dernier travail publié ( Flesh Love) est encore plus hallucinant, à défaut d'être beau. Mais là n'est pas son propos. Les couples sont emballés dans de grands sacs plastiques où il fait le vide (avec un aspirateur) le temps de la photo !





Cette approche du portrait veut montrer les liens très forts sur le plan physique entre les amants : une seule masse de chair, de vêtements et de cheveux. "Ecrasés, imbriqués, les corps sont soumis à une véritable épreuve de force, les esprits aussi, car il faut vaincre la claustrophobie, la peur de manquer d'air... Seul un couple amoureux peut survivre à l'extrême d'un tel confinement !" analyse la revue AZART Photographie (n°11) où j'ai découvert ce photographe qui précise : "Rupture, mariage, personne ne connaît l'avenir des couples. Ils sont éphémères. Je veux les immortaliser parce qu'à mes yeux, ils sont comme des denrées périssables à la vie courte".




mardi 12 août 2014

Yvon KERVINIO : Languidic (Morbihan), Noce bretonne 2014

Pendant l'été, quelques cercles celtiques ou associations locales organisent des fêtes champêtres appelées "Noces bretonnes". On profite des 50 ans de mariage d'un couple pour célébrer un événement folklorique qui attirera des spectateurs et fera rentrer un peu d'argent dans les caisses de l'association organisatrice.
Lieu de rencontres ou de retrouvailles entre autochtones et estivants, ces fêtes ont un emploi du temps commun : messe, défilé, repas sur le champ, danses folkloriques, repas du soir et fest noz. Deux ou trois groupes folkloriques (danseurs et musiciens) créent le divertissement.
Le Cercle celtique Rahed Koëd de Languidic (19 ans d'âge et plus de 150 adhérents) en est à sa 10e Noce. Les bénévoles sont nombreux pour l'organisation parfaite d'une rencontre conviviale. C'est la pluie qui est à craindre, surtout pour les costumes et les coiffes bretonnes qui supportent mal l'humidité.
S'il y eut de la pluie ce 20 juillet 2014 à Languidic, elle tomba surtout sous forme d'averse alors que le monde était à l'abri pendant le repas.
J'ai assisté à cette fête, à l'invitation du cercle, et réalisé un album qui restera une trace concrète de ces journées.

C'est un ouvrage noir et blanc, format 22 x 22 cm, de 88 pages. On y trouve les images de la soirée précédant la noce avec la rencontre des groupes participants, la mise en place des coiffes, les danseurs costumés, les servitudes des repas et quelques moments de danse.







C'est pour moi l'occasion de reprendre contact avec l'édition d'illustrations de la communauté régionale dont je fais partie.
Je suis bien conscient que ces photographies intéressent d'abord les protagonistes que j'ai fixés dans des moments qui m'ont paru intéressants. Pour ceux qui ont la passion de la Bretagne ou du régionalisme, voilà une petite contribution - comme il pourrait en exister des centaines - à notre imagerie. On en reparlera dans plusieurs dizaines d'années !
Il est possible de feuilleter l'ensemble du livre et de se le procurer. Me contacter à yvon.kervinio@orange.fr.

vendredi 8 août 2014

Mariano VILLALBA, artiste numérique


Nous nous éloignons de la photographie telle que nous la connaissons (et l'apprécions) , mais il est évident d'accepter l'idée que la manipulation des images sous photoshop a ouvert un champ illimité dans le domaine de la création qui peut recevoir tous les qualificatifs connus : onirique, fantasmagorique, utopique, érotique, bref tout ce qui touche à l'imaginaire.
L'Argentin Mariano VILLALBA (1977) est devenu un nom dans ce domaine. Son travail illustre souvent les pochettes de disques de heavy metal. Mais pas seulement.
Voici quelques portraits significatifs de son univers.







Très intéressant. Non ? Et si c'était cela l'art photographique de demain !

marianovillalba.com . Remarquable site qui permet de voir l'étendue de l'inspiration de Mariano VILLALBA : clowns diaboliques, Dracula, le monde des ténèbres, les tueurs...

Andrjez DRAGAN, phénoménal portraitiste manipulateur

Ce sont des portraits crus qu'on découvre dans le portfolio d'Andrjez DRAGAN (1978), photographe polonais.
On appelle effet Dragan la technique qui consiste à vieillir les traits d'un portrait pour se rendre compte de ce que sera la personne dans quelques années. Voir l'exemple ci-dessous d'une Marilyn qui a pris quelques années. On est ici dans le domaine artistique, sans rapport avec les techniques scientifiques.

La technique consiste à préciser les détails de peau, souvent à l'excès, à orienter la lumière pour éliminer les parties de moindre intérêt que l'on noie dans l'ombre, créant ainsi une sorte de clair-obscur.


La dramatisation du visage est particulièrement expressive et accroche le spectateur.
Je suis particulièrement impressionné par certains résultats obtenus, souvent (sinon toujours) après plusieurs jours de travail.
Quelques portraits remarquables :








Cette dernière photographie est différente, davantage marquée par la mise en scène. Le photographe devient alors le maître d'un monde qu'il crée.