lundi 1 février 2016

Thérèse LE PRAT, photographe

L'opportunité d'avoir sous les yeux l'édition de 1952 de son album Autres visages d'acteurs (Ed. Arts et Métiers graphiques) de Thérèse LE PRAT m'a permis d'apprécier sa recherche et de toucher le velouté des impressions hélio d'alors. Dans cet ouvrage de grande taille (28 x 37 cm), chaque portrait se trouve sur une feuille volante (pas de reliure). On comprend qu'il vaut mieux avoir quelques souvenirs de ces acteurs d'un autre temps pour être sensible à leurs expressions. Ces acteurs sont vêtus de leurs costumes de scène.
On dit qu'elle cherche à traduire des sentiments à travers l'expression de chaque acteur, le visage étant le reflet d'émotions profondes (gravité, mélancolie, recueillement).
Louis JOUVET
Gérard PHILIPPE
Jean MARAIS
Danièle DELORME
Jean-Pierre MOCKY
Marcel MARCEAU
Maria CASARES

Thérèse LE PRAT a publié, deux années avant celui-ci, Visages d'acteurs. Par la suite, son travail se concentre sur les visages et les mains. En 1964, paraît Un seul visage et ses métamorphoses : 42 clichés d'un même acteur (le visage et ses maquillages).

Dans l'ouvrage Autres visages d'acteurs, elle écrit un texte fort intéressant où ses multiples interrogations d'artiste prennent le pas :
Avant :
-Leur visage me permettra-t-il de traduire les expressions qui me hantent ?
-Le regard sera-t-il aussi perdu qu'il le paraissait lorsque j'étais dans la salle et eux sur la scène ?
-Une subtile communion va-t-elle s'établir entre nous ?
Après :
-Le déclic aura-t-il été déclenché au moment de la perfection ?
-Quand le "visage" était-il vraiment lui ?
-La gravité recueillie n'est-elle pas devenue dureté ?
Etc...
Un infinie quête devant "le visage dont les reliefs et les enfoncements, comme disait Goya, traduisent tendresse ou douleur, dont les échappées du regard expriment parfois l'inexprimable que nous nous efforçons pourtant d'inscrire avec de la lumière".

Thérèse LE PRAT (1895-1966)
Thérèse Cahen épouse Guy Le Prat, un éditeur, en 1924. Elle devient photographe après son divorce (1930) mais garde le patronyme comme nom d'artiste.
En 1944, mariage avec Philippe Stern, conservateur du Musée Guimet.
Son intérêt capital pour le portrait commence en 1947 : elle prend les acteurs pour modèles.

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